Archive d’étiquettes pour : véhicule autonome

Logicités a relevé pour vous quelques-unes des initiatives les plus nouvelles dévoilées lors de Vivatech.

Commençons par les stands de start-ups africaines.

Sur le stand du Rwanda, marqué cette année par la visite du président Paul Kagame, nous avons identifié la société Charris UAV. Cette société est la première société rwandaise de transport et de services par drone.

Charris effectue à l’aide de drones des missions de photographie aérienne, de contrôle des cultures agricoles ou des chantiers de construction, pulvérisation aérienne de produits anti-moustique dans des zones touchées par la malaria.

Le Rwanda est aussi un pays qui a développé des services de livraison par drones dans des zones reculées. Cela concerne notamment le transport de produits sanguins.

Sur le pavillon africain, nous avons aussi identifié le Sunshine kiosk, mis en place par Total. Il s’agit d’un kiosque totalement autonome sur le plan énergétique (avec panneau photovoltaïque) et doté de nombreuses idées très adaptées aux zones rurales africaines : réfrigérateur, accès et écran internet, borne de recharge de smartphones, TV.

Ce kiosque apporte alors une solution clé en main dans les zones rurales non équipées de réseau énergétique.

Au rayon des véhicules autonomes, nous trouvons notamment le véhicule « follow me » d’Effidence, testé par La Poste. La start-up française TwinsWheel, présentait, sur 2 stands du salon, les différents modèles de robots de livraison. Celui utilisé par Franprix et qui sera prochainement testé à Montpellier, et également le robot testé par Enedis à Toulouse. Ce robot sert de caisse à outils pour les techniciens, qui suppriment alors un véhicule.

Le robot de livraison trouve de nombreuses applications, encore en test. Mais l’objectif est bien de réduire le nombre de véhicules dans les agglomérations.

De nombreuses innovations dans le retail ont été présentées à Vivatech. Nous en retiendrons une qui nous a semblé intéressante dans un contexte de développement durable.

L’application Clean Bill vise à supprimer les tickets de caisse en les dématérialisant. L’application donne accès à tous ses achats auprès des différentes enseignes (avec les caractéristiques de l’achat). La dématérialisation des tickets de caisse a alors pour objectif de supprimer le ticket papier, qui 9 fois sur 10, n’a aucune utilité. Par ailleurs, un système de notation concernant les livraisons est proposé sur cette application afin que le commerçant sache si cette dernière s’est bien déroulée. Il s’agit donc aussi d’une aide pour le commerçant afin de suivre les achats de ses clients.

Vivatech était aussi l’occasion de présenter de très nombreux modèles de cyclologistique, de scooters électriques et le tout nouveau véhicule de livraison Renault EZ-Flex, testé par La Poste.

Les start-ups digitales du transport et de la logistique, comme Wakeo, Transchain, Yper, Shippeo ou Cocolis étaient aussi présentes sur Vivatech.

Plus que jamais, Vivatech devient un important rendez-vous technologique pour les solutions du dernier kilomètre.

Il y a seulement quelques mois, cette annonce nous aurait semblée dénuée de tout sens. Otto, filiale d’Uber, vient d’annoncer qu’un premier véhicule autonome de livraison a été mis en service, à titre expérimental, dans le Colorado. Bien sûr, le trajet « autonome » est à ce jour limité à un parcours autoroutier, donc avec moins de contraintes qu’en milieu urbain.

Véhicule de livraison autonome Otto

Véhicule de livraison autonome Otto

Le progrès technologique des véhicules de livraison autonomes permettra, d’après le concepteur, d’apporter une réponse à la carence de conducteurs présente aux Etats-Unis. Un des objectifs, au demeurant tout à fait intéressant, est de participer à la réduction de l’accidentologie.

Cette expérience prometteuse n’est pas la seule, même si la présence d’Uber apporte un caractère médiatique à cet essai emblématique. Daimler avait déjà testé l’an passé un véhicule poids lourd autonome sur des autoroutes du Nevada.

Le modèle testé aux Etats-Unis, mais aussi au Japon, concerne des véhicules poids-lourds et des livraisons massifiées.

Un autre modèle tout à fait innovant a été annoncé en test dès début 2017 au Japon. Il s’agit d’un véhicule de livraison de colis autonome en milieu urbain. Ce véhicule cible prioritairement la livraison de colis B to C.   Son aménagement surprend avec de part et d’autre un ensemble de consignes automatiques même si le véhicule lui-même semble semblable à tout autre véhicule utilitaire léger. Le véhicule électrique se déplace vers un e-marchand qui insère les colis dans les consignes. Puis le véhicule, comme un véhicule de livraison ordinaire, se dirige vers les différents clients. Les clients sont avertis par SMS et disposent d’un code permettant de récupérer leur colis et d’un temps maximum.

Véhicule autonome de livraison Yamato

Véhicule autonome de livraison Yamato

Ce modèle, imaginé par Yamato, semble également intéresser Google, qui a déposé en février 2016 un brevet de véhicule de livraison autonome conçu avec le même principe d’ensemble de consignes automatiques disposées sur un véhicule. Ce brevet de Google, dénommé « autonomous delivery platform », semble basé sur les mêmes technologies que celles de la voiture autonome Google car.

Brevet du véhicule de livraison autonome Google

Brevet du véhicule de livraison autonome Google

Le brevet de Google prévoit que le véhicule puisse avertir directement le destinataire de l’arrivée prochaine de sa livraison afin que celui-ci puisse se préparer à collecter son colis au droit du véhicule.

Avec une vision différente et tout aussi futuriste, l’entreprise Ideo a imaginé un véhicule autonome de livraison transparent, le Cody. Ce véhicule est doté d’un automatisme permettant de choisir les meilleurs itinéraires et d’un bras permettant de collecter et mettre à disposition les colis.

Véhicule autonome de livraison Cody

Véhicule autonome de livraison Cody

Au-delà des prouesses technologiques que représenteraient ces nouveaux véhicules, il est intéressant d’imaginer les conséquences que pourraient avoir dans l’avenir le déploiement de tels véhicules dans les villes, sur le plan de la logistique urbaine.

Je vois au moins 3 effets qui pourraient modifier notre façon d’appréhender ce type de véhicules.

Tout d’abord, le coût de la livraison devrait en être impacté. En effet, si le véhicule est chargé chez un e-marchand de proximité, et se déplace tout seul vers les clients, sont alors évités :

  • Une rupture de charge habituellement présente dans la chaîne du transport
  • Les kilomètres liés à cette rupture de charge
  • Le coût du personnel conduisant le véhicule et livrant les colis

Il s’agit donc probablement 20 à 30% d’économie voire plus sur le coût du dernier kilomètre. Il y a donc là un impact majeur qui motive vraisemblablement les concepteurs de ces projets.

Sur le plan environnemental, nous pouvons imaginer que ces véhicules électriques optimisent totalement les livraisons en en massifiant les positions. Ainsi, un e-marchand de proximité (ou magasin physique) charge au même endroit les 20,30 ou 50 cases du véhicule. Ce véhicule se déplace vers un quartier dense ou un grand immeuble tertiaire et, durant un créneau donné, les clients avertis vont chercher leurs colis. Il s’agit donc là d’une consigne déplaçable vers le client permettant ainsi la massification des flux et l’accessibilité.

L’impact environnemental peut être perturbé par le modèle et l’optimisation du véhicules. Les premières images présentent des véhicules avec très peu de cases donc une optimisation assez faible. Mais il est probable que ces premières modélisations seront par la suite optimisées afin de contenir 50 ou 80 positions, soit autant casiers.

Sur le plan du service au consommateur, il s’agit bien de livrer des colis au plus près du consommateur, mais idéalement à des emplacements pré-affectés et disponibles. Le consommateur se déplace durant un créneau qu’il a lui-même choisi et peut donc récupérer son colis. Nous pouvons également imaginer que ces consignes lui permettront de retourner des colis et peut-être d’en expédier afin de mieux optimiser les parcours et les véhicules.

Derrière le véhicule autonome de livraison apparaît ainsi un vaste champ d’opportunités pour la logistique urbaine et la livraison de colis. Un camion autonome peut donc en cacher un autre…