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La loi relative à la transition énergétique prévoit dans son article 40 une disposition qui incite la mise en œuvre de solutions permettant d’augmenter le taux de remplissage des véhicules de transport de marchandises.

Evidemment, les professionnels peuvent s’étonner de l’intérêt d’une loi pour inciter le transporteur à tout simplement faire son métier, qui consiste à optimiser ses moyens de transport.

Le sujet est en fait beaucoup plus large et complexe. Il touche à la réduction de la part la moins optimisée du transport, le transport effectué par des non-professionnels.

Il s’agit d’abord du transport effectué par les particuliers. Le déplacement effectué par un particulier qui va faire ses courses dans un hypermarché est moins productif que la livraison à domicile. En effet, le particulier va effectuer un trajet Aller/Retour spécifique, en général à vide à l’aller, et avec un coffre de voiture plein au retour. Un professionnel de la livraison à domicile va effectuer des livraisons en tournées, avec un parcours optimisé. L’occupation de la voirie et l’impact environnemental sera dans ce cas inférieur.

Mais la partie la plus problématique est liée au taux de professionnalisation. Une différence significative entre la France et l’Allemagne. En France, le nombre de Véhicules Utilitaires Légers (VUL) est 10 fois supérieur au nombre de véhicules Poids Lourds (PL). En Allemagne, ce ratio n’est que de 1 à 2. Les véhicules Poids Lourds sont plus gros, donc logiquement moins nombreux et utilisés prioritairement par des professionnels du transport ou des flottes internes (Compte Propre expéditeur). L’utilisation plus importante de véhicules de type porteur participe à une utilisation plus efficace de l’espace public.

La partie la moins optimisée de la logistique urbaine est le compte propre destinataire, l’artisan qui a son propre VUL. Il a, comme les particuliers lors de leurs achats au supermarché, un véhicule pas toujours bien occupé, roulant en partie à vide.

Un des enjeux de la Logistique Urbaine est par conséquent d’aider à une réduction de cette part du compte propre. Il s’agit là d’une tendance de fond. Le taux de professionnalisation a déjà augmenté lors des 10 ou 20 dernières années mais reste encore insuffisant dans de nombreux secteurs. Réduire le nombre de véhicules dans une agglomération passe nécessairement par la réduction de la part du compte propre destinataire.

Il serait donc judicieux que les aides à l’acquisition de véhicules propres profitent en priorité aux professionnels du transport et pas nécessairement aux artisans, dont le transport n’est pas le cœur de métier.

Une meilleure efficacité de la ville passe par une plus grande professionnalisation des flottes de véhicules, qui permettront alors d’en réduire le nombre, peut-être d’augmenter la taille de ces véhicules, en tout cas d’augmenter le taux de remplissage des camions. Certains pays, comme le Japon vont encore plus loin dans cette démarche en imposant un seuil minimum de nombre de véhicules pour un transporteur professionnel. Là encore, un transporteur qui a 10 véhicules parviendra à mieux optimiser ses tournées que s’il n’a qu’un seul véhicule.

Les premiers effets du dérèglement climatique impressionnent déjà par leurs conséquences. Multiplication des ouragans, incendies plus importants et plus tardifs, sécheresse, montée des eaux de 10 centimètres en 50 ans, records de chaleur…

 

La longue liste des effets du réchauffement climatique préfigure ce qui pourrait bientôt arriver. L’ONU nous prédit 250 millions de réfugiés climatiques en 2050, dans à peine plus de 30 ans. Les régions les plus touchées seront logiquement les îles, notamment celles du Pacifique.

Nous parlions il y a peu de temps encore du réchauffement climatique comme un sujet pour les générations futures. Il n’en est rien. Nous constatons dès maintenant les premiers effets dramatiques.

Dans quelques jours, l’accent sera mis sur les effets du réchauffement climatique sur les îles, au cours de la COP 23, organisée par les Iles Fidji, qui se tiendra à Bonn.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement nous alerte sur l’écart entre les engagements pris lors de l’Accord de Paris et la réalité. Les émissions des CO² se sont stabilisées, notamment grâce aux efforts effectués par la Chine. Mais nous sommes loin du compte si nous voulons respecter le niveau d’augmentation du climat de 2°, engagement de l’accord de Paris. Il est nécessaire, pas seulement de stabiliser, mais de réduire ces émissions de 11 milliards de tonnes d’ici 2030, sur un total actuel de 51,9 milliards de tonnes.

Ceci alors que la population mondiale continue de croître, notamment en Asie et en Afrique.

Si rien n’est effectué de plus, la croissance des températures par rapport au début de l’ère industrielle sera supérieure à 3°, avec des effets catastrophiques.

De façon surprenante, les bons élèves sont le Brésil, la Chine et l’Inde. Les Etats-Unis, le Canada, l’Union Européenne et le Japon ne respectent pas les engagements pris. En France, comme le montre le graphique ci-dessous, les émissions de CO² ne diminuent pas sensiblement. Si globalement, les émissions de CO² entre 1990 et 2016 ont diminué en France de 394 à 333 Mt, cette diminution est essentiellement due à l’industrie manufacturière, probablement du fait de la délocalisation.

source CITEPA

Le CITEPA classe les secteurs les plus générateurs d’émissions de CO² en France. 16% des émissions proviennent des voitures particulières. 15,1% des émissions de CO² sont générées par le transport de marchandises, pour moitié par les véhicules PL et pour moitié par les Véhicules Utilitaires, qui évoluent majoritairement en ville.

Les enjeux sont de taille si, pour la part qui concerne la livraison de marchandises en ville, nous souhaitons respecter cet engagement et réduire de 40% des émissions de CO² d’ici 2030 (engagement de la France dans le cadre de l’accord de Paris et de la loi de transition énergétique). Les efforts doivent être d’autant plus soutenus que les tendances de consommation nous prédisent un effet inverse : plus de flux fragmentés, développement des livraisons de colis liés au e-commerce, développement de flux retours, …

Nous avons connu dans de nombreux segments de la logistique urbaine une phase d’étude et une phase d’expérimentation. Nous devons maintenant sans tarder évoluer vers une phase de mise en œuvre opérationnelle de solutions, permettant d’aboutir à des résultats concrets.

Les assises nationales de la mobilité, qui permet de multiplier les échanges et propositions, est l’occasion de rappeler les bonnes pratiques et la responsabilité qui est la nôtre.

Pour la logistique urbaine, les solutions sont nombreuses, mais relativement bien connues : consolidation des flux, transfert énergétique, réglementation incitative, transfert modal, réorganisation des horaires de livraison, mutualisation avec les autres modes de transport (notamment transports de personnes), responsabilisation de tous les acteurs.

Les assises sont une bonne occasion, au moment de la COP 23, d’exposer les mesures concrètes permettant de réduire les émissions de GES liées au transport de marchandises. Nous ne parlons plus de l’avenir, nous parlons du présent !

Trop souvent, la logistique urbaine est assimilée aux grandes agglomérations, Paris, Lyon, Marseille et la dizaine d’autres grandes métropoles régionales pour ce qui concerne le territoire français.

28ème aire urbaine française, Le Mans concentre pourtant, comme d’autres agglomérations françaises, de nombreuses problématiques que nous souhaitons améliorer par des solutions de logistique urbaine : qualité de l’air, congestion urbaine au moins pour les axes d’entrée de ville, problématique des commerces de centre-ville, zones commerciales périphériques, drives, développement de l’e-commerce et fragmentation des flux.

    

Le 26 octobre à 14h30, la Direction Départementale de la Sarthe a organisé un atelier sur la logistique urbaine et les commerces. Cet atelier, le premier dans cette ville des Pays de la Loire, a permis de partager la connaissance sur ce vaste sujet et de présenter les résultats de l’étude réalisée par Samarcande et Logicités. La restitution de l’étude a permis de mettre en exergue les problématiques de la logistique urbaine, les résultats de l’enquête effectuée auprès de 273 commerces de l’agglomération, les spécificités du territoire et les scenarios proposés. 2 des scenarios ont été particulièrement développés, celui d’un espace logistique urbain et celui d’une market place de commerces de proximité avec une organisation logistique de collecte et de livraison groupée.

Deux tables rondes ont été organisées, l’une autour des problématiques, l’autre autour des solutions.

1ère table ronde : Logistique Urbaine, quels sont les besoins de l’agglomération mancelle et des acteurs ?

  • Remy Batiot, vice-président de Le Mans Métropole
  • Erwan Denis, Intralog Consulting et Club Supply Chain Sarthe
  • Arnaud Gasnier, de l’Université du Mans
  • Jean-Luc Ourcoudo, de la CMA

2nde table ronde : Logistique Urbaine : quelles solutions ?

  • Benjamin Fruchart, City-cyclo
  • Angélique Germond, groupe La Poste
  • Frédéric Renault, CCI La Ruche Numérique
  • Idir Ait-Arkoub et Christophe Duvernois, groupe Geodis

Les deux tables rondes ont été animées par Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine et e-commerce, fondateur de Logicités. Près de 80 acteurs économiques se sont déplacés lors de cet événement.
  

L’atelier a été l’occasion de présenter plusieurs modèles de véhicules électriques de livraison et de matériel de cyclo-logistique : le Colibus frigorifique, Gruau, Fleximodal, La Poste.

 

Merci à tous les participants à ces tables rondes et aux entreprises qui ont pris l’initiative de déplacer des véhicules lors de cet événement.