Archive d’étiquettes pour : livraison urbaine

Comme chaque année, Logicités, bureau d’études spécialisé en logistique urbaine, propose un choix de 10 startups qui ont marqué l’évolution de la logistique urbaine durant l’année écoulée. Les startups qui auront été oubliées, et elles sont nombreuses, nous en excuseront ! Il s’agit là d’un choix volontaire de certaines des startups qui nous semblent avoir connu en 2022 un développement particulier.

  • Delipop

Nominé aux Rois de la Supply Chain 2023, Delipop a créé un modèle de drive piéton mutualisé et automatisé. Le principe ? Mutualiser les différents retailers et permettre au consommateur de retirer à un point unique de proximité les courses des différentes enseignes. En mutualisant les flux et incitant le consommateur à se déplacer plutôt qu’à se faire livrer, l’intérêt environnemental est impressionnant ! Les premiers points Delipop ont ouvert à Paris en 2022 et le réseau est promis à un bel avenir.

  • Citeliv

En 6 ans, Citeliv est devenu le spécialiste incontournable du dernier kilomètre décarboné à Lille. Mais en 2022, Citeliv a décidé de changer d’échelle et de développer un réseau de franchises dans d’autres villes, en faisant profiter de son expérience d’autres entrepreneurs. La première franchise Citeliv vient d’ouvrir à Rouen. Bravo pour cette initiative à suivre !

  • Hipli

Oui, déjà 350 000 colis Hipli sont en circulation. Le modèle de l’emballage e-commerce réutilisable est une formidable réussite due à ses deux co-fondatrices, Anne-Sophie Raoult et Léa Got, qui ont reçu le prix coup de cœur du One to one startup Awards 2022 à Monaco.

  • Corsalis

Dans ce domaine de l’immobilier logistique souvent considéré comme le privilège des grands développeurs et investisseurs, Corsalis a développé un modèle innovant unique de startup afin de rechercher et développer des espaces de logistique urbaine dans les grandes villes. Le premier espace, au cœur de Paris 12 a été développé en 2022. Un second espace au cœur de Lille est proposé. Bravo pour ce modèle nouveau et ces ambitions.

  • Agrikolis

Déjà cité par ce blog à diverses reprises, la startup Agrikolis, qui propose un réseau de points relais XXL dans les fermes, connait un très fort développement. Elle vient de mettre en place un partenariat avec Relais Colis. 280 exploitations agricoles sont déjà adhérentes du réseau. Une très belle initiative de solution de livraison hors domicile de produits encombrants, secteur en forte croissance.

  • Kwikwink

Basée à Dijon, cette société réalise des solutions d’interphone numérique. Le principe est de permettre la livraison en l’absence du destinataire. Ses applications sont principalement B to B afin d’effectuer des livraisons matinales, avant les horaires d’ouverture des commerces. Une excellente initiative pour livrer en horaires décalés et aider à désengorger les villes. Kwikwink a mis en place des tests notamment avec Naturalia, Monoprix, Auchan et Carrefour. Une initiative à suivre !

  • ULS

Après un démarrage à Strasbourg et un partenariat avec Geodis, ULS a ouvert en 2022 un service de livraison du centre de Lyon au départ du port Edouard Herriot. L’acheminement est effectué par barge et la livraison en vélocargo. Il s’agit d’une initiative très originale dans deux villes disposant d’un réseau fluvial insuffisamment exploité. La multimodalité fluvial / cyclologistique permet de réduire le nombre de camions dans la ville et de développer les livraisons en modes doux.

  • Junglo

Née à Toulouse, cette startup a pour ambition d’être le premier réseau de points relais mobiles en vélocargo. 4 premiers points relais mobiles se positionnent le midi et aux heures de sortie de bureau à des emplacements stratégiques de la ville, permettant ainsi aux employés de récupérer leurs colis sur leur lieu de passage. Une initiative vertueuse à suivre !

  • Fleximodal

Fleximodal, concepteur et fabricant de remorques utilitaires pour vélo, qui permettent de transporter une palette ou un petit conteneur, a ouvert un nouvel atelier à Rennes. 10 personnes y travaillent. Fleximodal exporte 50% de sa production. Une très belle réussite à encourager dans un contexte de développement de la cyclologistique.

  • Le Chemin des mûres

En partenariat avec Agriflux, le Chemin des mûres propose une solution de transport de produits alimentaires de proximité. L’objectif est de faciliter l’accès des produits locaux, donc en circuit court, aux consommateurs en mettant en place des solutions d’enlèvement auprès des producteurs et de livraison locale. Le développement des circuits courts alimentaires tient beaucoup à leur organisation logistique et l’apparition de solutions spécialisées est une bonne nouvelle.

Logicités vous souhaite une très belle année 2023 !

pour visionner la carte de vœux  cliquez ici.

 

 

Le 14 octobre avait lieu à ESCP Europe une table-ronde sur le thème « Comment les business models responsables réinventent-ils la mode ? ». Valérie Moatti, co-directrice scientifique de la Chaire « mode et technologie » animait le débat qui regroupait plusieurs panélistes, notamment Damien Pellé, Directeur Développement Durable des Galeries Lafayette, Philippe Ribera, du groupe Lectra et Géraldine Vallejo, de Kering.

Logicités était présent à cet événement !

Tout d’abord, nous apprenons que le transport ne représente que 5% de l’impact environnemental du secteur de l’habillement. C’est le premier sujet d’étonnement alors que les tissus traversent la planète, comme les vêtements fabriqués. Kering a toutefois mentionné réduire l’utilisation du transport aérien.

Le plus surprenant dans ce secteur est l’hyperconsommation. Nous consommons 2 fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans, souvent des vêtements très bon marché.  Mais de nouvelles tendances apparaissent. C’est par exemple le cas de l’achat de vêtements de seconde main. 45% des consommateurs qui achètent des vêtements de seconde main le font pour des motivations écologiques et 75% pour des raisons financières. C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, de la location de vêtements, assez populaire aux Etats-Unis.

Un des principaux problèmes soulevés est l’absence de transparence du secteur. Les informations sur les produits, sur les origines sont souvent inexistantes ou partielles.

Ce secteur est un des plus mauvais élèves dans la chaîne de l’économie circulaire. Les vêtements sont en effet très mal recyclés.

60% du vêtement est fabriqué en polyester qui est une fibre qui se disloque lorsque qu’on la passe à la machine. Cela fini dans les eaux usées puis les océans. Cela se traduit également par un manque de recyclage des textiles; moins de 1% des textiles fabriqués finissent dans l’économie circulaire pour être recyclés.

Au travers de ces tendances, nous voyons les efforts considérables à réaliser, par les enseignes, les distributeurs,  mais aussi par les consommateurs.

Une des initiatives vertueuses est celle des Galeries Lafayette, avec le label GoForGood d’écoresponsabilité délivré par l’enseigne aux marques qui respectent un cahier des charges. Ce sont déjà 8% des produits des Galeries Lafayette qui respectent ce cahier des charges.

Cette initiative, encore isolée, montre la prise de conscience de certains acteurs. Le Fashion Pact, signé par 32 entreprises de la mode et du textile, lors du G7 de Biarritz  le 26 août dernier, témoigne de cette volonté de certains grands acteurs d’inverser cette tendance.  Le chemin reste long notamment lorsque nous voyons que, parmi les signataires, apparaissent des groupes comme Adidas ou Nike, qui ne véhiculent pas encore une image très environnementale de leurs productions.

Mais ce sera probablement la responsabilisation du consommateur qui incitera ces grands acteurs à faire plus et mieux pour faire de ce secteur un secteur respectant les règles environnementales de base.

L’origine des produits, encore trop lointaine, pourra peut-être évoluer. Ce blog s’est déjà fait l’écho d’initiatives vertueuses comme celle de Labonal, société fabricant des chaussettes en France depuis … 1924. Malgré les difficultés qu’a connu cette société, il reste possible de fabriquer des vêtements en Europe. Cela tient d’abord d’une responsabilisation du consommateur.

La supply chain peut aussi être plus verte, en travaillant sur la consolidation des flux, le rapprochement des fournisseurs. La mesure de l’impacxt environnemental de la Supply Chain, comme le propose TK Blue Agency, devient alors une nécessité pour mettre en évidence ces efforts.

 

Beaucoup d’entre nous sommes des utilisateurs réguliers d’Uber. Nous en apprécions la facilité d’utilisation, la transparence des prix, mais pas toujours le modèle social qui se cache derrière.

Nous apprécions ses services, les VTC, la livraison de repas Uber eats, les trottinettes ou vélos Jump en livre service.

Introduit en bourse au NYSE depuis mai 2019, la valeur de l’action Uber a (déjà) perdu … 27% de sa valeur. Au deuxième trimestre 2019, la société a affiché 5,29 milliards de pertes.

Un des faits majeurs, qui pourrait peser sur la valorisation du modèle Uber et son avenir est la décision du Sénat californien qui, le 10 septembre dernier, a voté la requalification des chauffeurs de VTC en salariés. A contre courant des décisions californiennes, la très libérale loi d’Orientation des Mobilités, qui vient d’être votée par le parlement, ne prévoit dans son article 20 que la possibilité, pour une plateforme (donc notamment Uber) d’établissement d’un charte qui définira les conditions de travail…

Après plusieurs années de choix délibéré de laisser se développer l’uberisation de l’économie, le retour en arrière était évidemment impossible. L’économie uberisée affecte maintenant un trop grand nombre de personnes, dont dépendent les revenus mensuels.

Le plus surprenant, ce n’est pas l’encadrement ultralibéral de la loi, mais l’écart entre la position française (pays dans lequel l’uberisation reste assez modeste et récente) et la position d’un pays qui a beaucoup plus d’historique et d’enjeu. La LOM, tout juste votée est-elle alors déjà dépassée ? Si l’encadrement législatif de l’uberisation est une nécessité, il semble que la LOM, sur ce sujet, arrive soit trop tard (comme c’est souvent le cas), soit trop tôt…

Autre sujet, Uber est devenu un acteur majeur du transport de marchandises et de la logistique urbaine. Il y a quelques mois, la plateforme Uberfreight, qui n’était présente qu’aux Etats-Unis, est arrivée en Europe, en s’implantant aux Pays-Bas. Avec un modèle de transitaire, Uberfreight vise à transformer le secteur de l’affrètement. Le choix de ce secteur n’est pas anodin. Il se caractérise par une multiplicité d’acteurs transporteurs, souvent indépendants, ou de petites entreprises, et un faible nombre d’affréteurs, dont la valeur ajoutée par rapport à ces modèles technologiques est de moins en moins évidente et le mode de fonctionnement encore très traditionnel.

Le modèle est donc très proche de celui des taxis…

Uberfreight trouvera en France des concurrents, comme Everoad ou Fretlink. Mais le marché est considérable et les marges encore suffisamment élevées pour permettre de trouver un modèle économique. Réduire la part des camions qui roulent à vide (estimée à 21%) constitue un enjeu environnemental majeur.

Autre secteur dans lequel Uber est présent, la livraison instantanée. La plateforme de livraison de repas, est fondée, comme ses concurrents Deliveroo ou Glovo, sur l’utilisation de livreurs micro-entrepreneurs. La difficile rentabilité de ce modèle pousse la plateforme à innover. Depuis cette année, Uber propose des solutions de click & collect (ou de vente à emporter). Autre nouveauté 2019, après les grandes métropoles, Ubereats a décidé de s’implanter dans des villes de plus petite taille : Annemasse, Montluçon ou Beauvais. La présence sur l’ensemble du territoire est alors une nécessité.

Uber s’intéresse aussi aux technologies du futur. L’échec de son positionnement sur les camions autonomes (arrêt en 2018 du projet suite au rachat d’Otto) est bien sûr une décision majeure. Toutefois, Uber a présenté au CES 2019 des drones taxis. En juin 2019, Uber a annoncé des tests de livraison de repas en drones en Californie et investit massivement dans la voiture autonome.

Acteur incontournable de la mobilité des personnes et des marchandises, Uber devra trouver un modèle social acceptable. La technologie Uber révolutionne les pratiques, mais pourquoi alors ne pas essayer d’en faire un  modèle social positif ?