La livraison collaborative au cœur de l’actualité.

Les derniers jours ont été marqués par de nombreux événements, qui placent la livraison collaborative au cœur de l’actualité.

Amazon a décidé de reprendre son laboratoire de Seattle, déjà utilisé pour de nombreuses expériences comme Amazon Fresh ou le Treasure truck pour tester la livraison collaborative.

Pourquoi livrer un colis est-il un métier ? Il est simple de prendre un colis à un dépôt, et l’apporter à quelqu’un qui l’attend à un moment donné. Amazon est parti de ce principe pour proposer à des particuliers de livrer des colis et d’être rémunérés à la tâche.

Ce principe simple nous transforme tous en livreurs, ce dont nous sommes probablement tous capables sans grande difficulté.

Ce sujet devient alors un pilier de l’économie collaborative, dont les exemples les plus connus, dans des domaines différents sont Airbnb, Drivy, Blablacar ou Ebay.

Tout le monde est capable de transporteur un passager (le co-voiturage), de loger des touristes (Airbnb), de louer une voiture (Drivy) ou de devenir marchand (Ebay). Alors pourquoi ne pas demander aux particuliers de devenir livreurs ? Ils le sont déjà pour leur propres achats, pourquoi pas alors pour ceux des autres ?

Le raisonnement est imparable.

Si nous l’analysons de plus près, tel que nous venons de faire devant l’assemblée professionnelle FNTR-TLF Ile de France, rassemblant les professionnels du transport, ou devant l’Institut Français du Libre-Service, qui rassemble des distributeurs, le sujet est plus complexe.

la société Drivoo est un des spécialistes en France de la livraison collaborative

la société Drivoo est un des spécialistes en France de la livraison collaborative

Il touche à un modèle social, quoique celui de la livraison du dernier kilomètre n’ait pas grand-chose de comparable à ceux des taxis ou des pilotes d’Air France. Le paiement à la tâche n’est pas tout à fait nouveau dans le milieu du transport.

Il touche à des aspects réglementaires. Mais une réglementation rédigée avant l’avènement de l’économie collaborative, donc nécessairement inadaptée par rapport à l’évolution très rapide de la société actuelle.

Il touche à des aspects environnementaux. Profiter de trajets existants pour livrer des colis, notamment à pied ou à vélo est sans aucun doute un des principaux segments d’avenir de la logistique urbaine, et dont les effets sur l’environnement seront les plus évidents. L’économie collaborative, c’est l’économie du partage. Pourquoi mettre un colis de 3 kilos dans un camion alors qu’il peut être transporté dans un sac-à-dos ou dans un panier de Velib ?

Le modèle touche également au service. La livraison collaborative sera un des moyens de livrer l’internaute lorsqu’il est chez lui, le soir, le week-end par exemple. Eviter l’avis de passage, qui génère de nombreux transports inutiles constitue un enjeu considérable. Satisfaire le consommateur, c’est là aussi un enjeu essentiel que les transporteurs ne parviennent pas toujours à atteindre.

Les 22 projets sélectionnés par la Mairie de Paris ne comprennent malheureusement pas encore la livraison collaborative. Mais ils comprennent un modèle aussi pertinent qui est celui du point relais collaboratif, imaginé par Voisins Relais, sur le modèle de sociétés américaines.

La Poste a fort bien compris l’importance de la livraison collaborative et  a pris la décision récente d’investir fortement dans une start-up de livraison par des particuliers, la société STUART, afin de répondre aux exigences de ses clients.

Comme dans de nombreux modèles collaboratifs, la livraison collaborative fera bouger les lignes, apportera une offre différente et complémentaire de celles de professionnels, qui seront peut-être, comme La Poste, les premiers utilisateurs de ces services.

Le transport collaboratif permettra aussi peut-être aux opérateurs professionnels de modifier leurs modèles et leur offre de service, comme le font actuellement les taxis, par crainte du modèle Uber, plus performant et plus adapté aux exigences des clients.

Mais le principal élément mis en avant par Amazon est de réduire le coût du transport. Réduire le prix, ce n’est pas nécessairement baisser les rémunérations. C’est dans le cas présent tout simplement utiliser des moyens déjà existants, comme les transports de personnes, pour transporter des colis.

0 replies

Leave a Reply

Want to join the discussion?
Feel free to contribute!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.