nicolasLes articles sur l’enjeu de la livraison jour J dans l’e-commerce montrent qu’il s’agit d’un phénomène de société.

L’immédiateté de l’achat marque notre époque. Ceci se constate dans de nombreux domaines, par exemple les achats de services (hôtellerie, location de voitures, transports). Internet est souvent assimilé à « immédiat ». L’information est en temps réel ; les emails attendent une réponse immédiate, urgente… Nous vivons dans l’urgence en permanence.

L’e-commerce n’échappera pas à cette tendance.

Un des enjeux des prochaines années dans l’e-commerce sera sans aucun doute le délai. L’achat se fera de plus en plus sur des smartphones ou tablettes afin de « gagner du temps ».

Le principe de la livraison jour J est simple (pour l’internaute…). Je clique, je commande et j’attends mon produit « tout de suite ». Le « tout de suite » mérite d’être détaillé.

Un délai normal dans l’e-commerce est une commande passée jour J. L’entrepôt la reçoit J+1 et la prépare J+1 ou J+2. Elle est acheminée par un réseau de transport 24/48 h et parvient donc chez le destinataire entre J+2 et J+4. De nombreux sites affichent des délais de cet ordre. Les sites de vente privée ont des délais plus importants dus à leur modèle.

Le jour J signifie que la commande est passée avec un cut off en milieu de journée (12 ou 14h) et livrée le jour même. Certains sites réduisent encore le délai à 3 heures voire 1 ou 2 heures.

Comme souvent dans les tendances e-commerce, certains peuvent dire qu’il n’y a là rien de bien nouveau. En effet, quand nous commandons une pizza, elle nous est livrée en 20 minutes ! Quand Nicolas effectuait des livraisons à domicile dans les années 1960 en triporteur, il livrait dans l’après-midi ce qui était commandé le matin.

Pourtant, si ces tendances se confirment, cela constitue une vraie révolution. En effet, partir d’un commerce physique et livrer une zone de proximité est relativement simple, même si cela demande une grande organisation. Mais partir d’un entrepôt e-commerce, constitué de centaines de milliers de références d’articles, préparer des commandes, les contrôler, les emballer, les remettre à un réseau de transport et les acheminer chez le destinataire est autrement plus compliqué.

Depuis quelques temps, la bataille du Jour J a été lancée aux Etats-Unis et, comme c’est souvent le cas dans l’e-commerce, elle viendra prochainement chez nous. Les expériences emblématiques sont connues:

Ebay now a mis en place un service de livraison en 1 ou 2 heures à partir des commerces de proximité dans plusieurs villes : San Fransisco, New York, Chicago, Dallas. Google shopping express mise sur un service identique déjà présent à San Fransisco. Walmart et Amazon investissent très fortement sur ce créneau, notamment sur la livraison de produits alimentaires.

Mais la mise en place d’un tel service nécessite des conditions. J’en ai identifié certaines :

–          Picking au départ d’un magasin de proximité ou, pour un pure player, positionnement du site logistique proche de la zone de consommation visée par un service jour J ;

–          Réseau de transport adapté à la ville et organisé avec le minimum de ruptures de charges. La livraison est alors effectuée soit sur rendez-vous ou créneau horaire de livraison, soit dans des lieux de retrait accessibles à l’internaute (par exemple consignes 24h/24) ;

–          Réactivité maximale à tous les maillons de la chaîne.

Pour l’e-marchand, la livraison jour J présente de vrais avantages. Les retours sont très fortement réduits. Ce créneau est créateur de valeur. Il permet sans aucun doute de trouver de nouveaux clients et de créer de nouvelles ventes.

Alors, comme disait Pierre Dac, l’avenir, c’est du passé en préparation!

Le colloque qui s’est tenu le 11 février dernier, organisé par la fédération française de l’acier a choisi un thème tout à fait emblématique.colloque ville du futur

Ce blog a déjà évoqué l’esprit visionnaire de Jules Verne, qui pensait non seulement « acier », mais aussi logistique urbaine !

De nombreux colloques sur ce sujet ont déjà eu lieu et certains s’attendaient à des idées reçues sur les perspectives de la ville du futur. Ils ont alors peut-être été déçus car une partie importante du colloque a, une fois n’est pas coutume, parlé de logistique urbaine.

La table ronde sur le transport urbain était composée de personnalités de la profession : Alexis Rouque, (Directeur Général Ports de Paris), Jean-Michel Genestier (Geodis SNCF), Jean Macheras (FNAUT), Jérôme Wallut (Alstom), Bruno Gazeau (UTP).

Au-delà du rappel des différentes expériences et initiatives vertueuses, mises en places par différents opérateurs, notamment Geodis, cette table-ronde a été une occasion de poser la question du rôle des autorités locales dans les initiatives prises : l’accès à l’immobilier, la réglementation, le stationnement, le partage de la voirie.

Ce colloque, qui accueillait de nombreux élus locaux et parlementaires, intégrait clairement la problématique de logistique urbaine au cœur de la vie d’une agglomération, au même titre que le logement, les équipements publics ou la mobilité des personnes. C’est là un point essentiel. Les transporteurs et activités logistiques ne sont plus rejetées, mais au contraire accueillies en montrant l’exemple de pratiques vertueuses.

Le Port de Paris était là pour expliquer l’enjeu d’utilisation de la Seine et les expériences tout à fait concluantes de logistique urbaine notamment pour Franprix. Alstom a évoqué des sujets d’avenir tout à fait intéressants pour la distribution des marchandises autour des transports partagés et des tram-trains.

Un des mots essentiels à ce souvenir de ce colloque était le partage. Nous sommes de plus en plus dans une économie de partage, dans laquelle l’usage devient prépondérant par rapport à la propriété. La ville du futur sera digitale, mais aussi collaborative. Jules Verne n’avait peut-être pas pensé à tout !

Darty nous avait fait connaître le click & collect automatique dans un magasin (voir article sur le magasin des Ternes à Paris). C’est au tour de DIA d’apporter une réelle innovation.

consigne automatique réfrigérée

consigne automatique réfrigérée

Le principe est simple. Vous faîtes vos achats sur le site diadiscount.com, y compris de produits frais. Les produits à température ambiante vous attendent à un comptoir spécifique. Les produits frais vous attendent dans une consigne automatique, située à l’entrée du magasin. Cette consigne automatique a bien entendu la particularité d’être réfrigérée, à une température située entre 3 et 4°C.

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Ces produits sont emballés proprement et à votre disposition pendant les horaires d’ouverture, soit du lundi au samedi jusqu’à 21h.

C’est ce que DIA a mis en place depuis le 20 janvier dans son magasin de la rue Brézin, Paris 14ème.

Ce concept se rapproche donc du « drive piéton » qui a également été évoqué dans ce blog (Carrefour City gare St Lazare), adapté aux produits frais et automatisé, afin de ne pas faire la queue.

De façon précise, vous passez votre commande sur internet, à partir de votre ordinateur, tablette ou smartphone. Vous recevez un SMS vous indiquant que vos courses sont disponibles en 30 minutes (avec certaines contraintes) et vous recevez un code qui vous permet de retirer votre commande dans le magasin.

La consigne devient un élément essentiel de la livraison e-commerce dans les villes. Cet exemple est là pour nous montrer qu’il peut être élargi à des produits frais.

Cependant, la principale contrainte de ce type d’équipement situé dans les magasins est d’être soumis aux horaires de ces magasins, qui doivent par conséquent nécessairement être très étendus.

Alors imaginons la consigne réfrigérée accessible 24 h / 24, comme les distributeurs automatiques !