Comme pour nombre d’entre nous, la fin de l’année est l’heure d’un bilan. Logicités n’échappe pas à la règle. Une des missions de Logicités est de partager la connaissance et les expériences autour de la logistique urbaine, du dernier kilomètre et des livraisons e-commerce.

L’année 2017 marque clairement une étape dans la prise de conscience des enjeux de la logistique urbaine. De nombreuses agglomérations et entreprises sont conscientes de la nécessité d’agir. Les initiatives ont été nombreuses et nous prendrons le temps nécessaire, dans un prochain article, pour faire le bilan de ces actions.

Le blog Logicités, disponible sur le site web www.logicites.fr est un des outils de partage mis en place. En 2017, 28 nouveaux articles ont été publiés sur ce blog mais aussi au travers de la newsletter de la logistique urbaine et du dernier kilomètre.

Les 5 articles les plus lus sur ce blog durant l’année ont été :

Le site web Logicités a été consulté dans 109 pays en dehors de la France, notamment la Belgique, le Maroc, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suisse. Merci à tous les lecteurs du blog Logicités. Le site web Logicités publie aussi ds nombreuses informations concernant la logistique urbaine : calendrier des événements, articles de presse, vidéos, etc.

Logicités tient à remercier tous ses lecteurs.

Logicités a également été actif dans de nombreuses conférences, ateliers et tables-ronde. Jérôme Libeskind, fondateur de Logicités, a été à la fois modérateur de table-ronde, animateur de workshops, de séminaires, participant à des tables-rondes, conférencier, en français et en anglais. Ainsi, Logicités a été actif dans 23 évènements durant l’année 2017, soit 2 par mois, à Paris, mais aussi dans de nombreuses villes : Montpellier, Marseille, Le Mans, Alès, Hambourg, Agadir…

Durant cette année 2017, Logicités a participé à de nombreux groupes de travail, avec l’Aslog, durant les Assises de la Mobilité, la préparation de la SITL 2018, le Programme National Marchandises en Villes, pour ne citer que quelques-unes des instances dans lesquelles Logicités est actif. Jérôme Libeskind a participé au jury du prix SLID organisé par Stratégies Logistique et Premium Contact.

La formation et le partage fait aussi partie des actions de Logicités. Un programme de formation sur 2 jours a été mis en place avec Lamy Formation et sera renouvelé en 2018. Une formation sur une journée sera organisée en 2018 à Paris, Lyon et Lille avec Aftral. Jérôme Libeskind assure le cours de livraison urbaine et omnicanal à l’Ecole Supérieure des Transports depuis plusieurs années et est intervenu au CNAM et à Mines Paris Tech.

Parallèlement, Logicités a été impliqué dans plusieurs études publiques. Citons l’étude sur le marché du colis transfrontière pour les besoins du e-commerce (Arcep et DGE, étude réalisée avec PMP), l’étude de logistique urbaine et commerces dans l’agglomération du Mans (DDT, étude réalisée avec Samarcande), l’étude en cours sur les enjeux de la livraison du dernier kilomètre sous forme mutualisée et collaborative (DGITM, étude réalisée avec PMP-LAET et ELV Mobilités), l’étude en cours sur la logistique du dernier kilomètre, l’e-commerce et les leviers d’action dans les centres villes et centres bourgs (DREAL Pays de la Loire, étude réalisée avec Samarcande), l’étude d’impact du bateau de logistique urbaine (EPT 12, avec Samarcande et Egis).

Les 2 études sur le marché du colis transfrontière et sur la logistique urbaine au Mans sont téléchargeables sur le site www.logicites.fr.

Dans les domaines de la logistique urbaine et du dernier kilomètre, Logicités est devenu un acteur reconnu qui intervient sur de nombreux sujets d’intérêt public.

Logicités, qui apporte une vision très opérationnelle de la logistique urbaine, a également accompagné de nombreuses entreprises dans leurs problématiques logistiques : compréhension du e-commerce et des enjeux, étude de pré-commercialisation ou de commercialisation, étude de mise en place d’une solution de livraison du dernier kilomètre, étude de mutualisation de flux d’un marché de gros, assistance commerciale d’entreprises dans le domaine de la logistique urbaine, benchmark international de solutions de livraison urbaine, suivi des évolutions de la consommation. Cette assistance est ponctuelle ou sur la durée, en fonction des objectifs. Elle peut avoir une vision stratégique, prospective ou directement opérationnelle. Logicités est ainsi le partenaire de groupes immobiliers, d’opérateurs de transport et logistique, de groupes industriels ou de distribution, de start-ups.

En 2018, Logicités continuera cet accompagnement de structures publiques et privées dans le domaine de la logistique urbaine et du dernier kilomètre. Logicités orientera son action sur plus de publications, notamment en anglais, plus d’actions internationales et plus de formations. Bonnes fêtes à tous !

« On sait que, faute d’avoir pensé un urbanisme commercial à la bonne échelle, on a laissé se constituer dans leur périphérie des centres commerciaux trop importants. Le cœur de ces villes tend donc à se vider de ses commerces ». Emmanuel Macron, Révolution, p.159

Emmanuel Macron n’a pas tardé à mettre en pratique ces paroles, que beaucoup d’entre nous partagent. Le gouvernement s’est ainsi délocalisé à Cahors sans autre objectif que d’apporter une réponse à ce problème.

« Notre pays est confronté depuis des années à des vitrines fermées, des immeubles dégradés, des rues délaissées qui nourrissent un sentiment d’abandon aux lourdes conséquences ». Edouard Philippe.

Le plan en faveur des villes moyennes annoncé par gouvernement correspond à la réponse apportée par l’exécutif. Il est à la fois ambitieux sur le plan économique, mais très prudent sur le plan des changements de mode de fonctionnement.

5 milliards € pour les villes moyennes, cela constitue sans aucun doute une manne qui sera convoitée par de nombreux territoires. Mais le constat effectué par Emmanuel Macron est-il vraiment un problème d’argent et de priorités financières ?

C’est loin d’être aussi simple.

Tout d’abord, l’étalement commercial est intimement lié à l’étalement urbain. Il correspond à un modèle d’habitat et de mobilité fondé sur la voiture individuelle, donc extrêmement énergivore. Il nécessite la construction de réseaux, de routes, de transports de commun, qui vont de plus en plus loin dans la périphérie des villes. La consommation des terres agricoles et l’étanchéification des terrains produit d’autres conséquences environnementales. L’étalement urbain n’affiche aucun ralentissement dans la plupart des villes françaises. Tous les 10 ans, c’est un département qui est consommé par l’étalement urbain. Les villes et villages sont pour nombre d’entre eux touchés par ce phénomène. Les raisons sont multiples : modèle d’habitat individuel, coût bas de l’habitat périphérique, coût de l’énergie assez favorable. Pour faire revenir les commerces en centre-ville, il faut probablement y faire revenir aussi les habitants, donc freiner l’étalement urbain. Cela passe par l’urbanisme, mais surtout par une volonté locale, souvent absente, au profit d’intérêts à court terme.

Un autre sujet n’est pas évoqué. Et pourtant, il risque de devenir très présent sur les territoires lors des prochaines années. Si les surfaces commerciales périphériques se sont accrues trois fois plus vite que l’augmentation du PIB, ce sont également les premières touchées par les évolutions de la consommation. La digitalisation de nombreux secteurs et l’e-commerce auront des conséquences importantes sur ces zones périphériques dans les toutes prochaines années. Dans certaines villes, les zones périphériques connaissent déjà des taux de vacance plus importantes qu’en centre-ville. Les « dead malls », centres commerciaux vides, ne sont pas encore aussi présents en France qu’en Chine ou aux Etats-Unis mais la tendance inquiète nombre de professionnels. Après la « France moche », ce sera peut-être dans certaines agglomérations une « France encore plus moche » couverte de friches commerciales.

Le gouvernement a refusé un moratoire sur la création de zones commerciales en reportant ce sujet sur les mairies. Le ministre Jacques Mézard a d’ailleurs indiqué qu’il « souhaite donner aux élus plus de latitude ». Cela montre toute l’ambiguïté des prises de décisions publiques, laissant ainsi aux collectivités locales et aux CDAC le rôle de maîtriser l’évolution, dont nous voyons pourtant les résultats. Le fonctionnement même de la CDAC devrait probablement être revu, afin qu’il ne soit pas une simple chambre d’enregistrement de décisions déjà actées. Dans nombre de villes françaises, la désertification des commerces en centre-ville, souvent repositionnés en périphérie, mais aussi des activités de service (cabinets médicaux, notaires, services publics, etc.), est une conséquence de décisions locales.

Le rôle du Maire, certes essentiel, n’est évidemment pas exclusif et est très hétérogène. La responsabilité des distributeurs n’a pas toujours été citée. Or elle joue un rôle fondamental. Le récent exemple du Maire de Boulogne-sur-Mer, qui a décidé de financer une campagne publicitaire contre un distributeur, H & M, qui a décidé de quitter le centre-ville, est caractéristique de la prise de conscience de certains maires qui n’acceptent plus cette situation et ont décidé de réagir.

Campagne d’affichage de la mairie de Boulogne-sur-Mer

Il manque probablement dans ce plan un cadre juridique, comme il existe en Grande-Bretagne ou en Allemagne, qui freine le développement de l’urbanisme commercial en périphérie et permet de favoriser le développement commercial en centre-ville. Le levier fiscal pourrait aussi être utilisé.

Bonne nouvelle toutefois, le plan évoque le sujet des services publics, parfois les premiers à se délocaliser en périphérie.

Mais le centre-ville peut retrouver, au travers de l’e-commerce, une nouvelle fonction. La véritable market place locale, c’est celle du centre-ville, qui dispose de nombreux atouts pour constituer un pôle d’attraction des activités et permettre la réduction de la dépendance à la voiture individuelle. La numériser est un atout, qui ne semble pas apparaître dans le plan. Pouvoir développer des plates-formes numériques de commerces de proximité constitue un enjeu majeur pour les centres villes.

Ce plan est toutefois le premier sur ce sujet essentiel. Laissons-lui l’opportunité de réussir et de responsabiliser les acteurs, notamment locaux.

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Comme chaque année, le jury du prix SLID, dont Jérôme Libeskind fait partie, au titre du groupe de travail Logistique Urbaine de l’Aslog, a remis ses trophées.

Cette année, les choix étaient particulièrement difficiles du fait de la grande qualité des dossiers. Ainsi, d’excellents dossiers comme celui de Sogaris pour l’hôtel logistique de Chapelle International, de DHL express pour le déploiement de véhicules électriques dans le centre de Nice, Nestore pour son concept de drive piéton automatisé, TK Blue ou le développement par Relais Colis de consignes dans les gares, n’ont pas été primés malgré leur grande qualité.

Même si un prix, ce sont toujours des gagnants (peu nombreux) et des perdants (de plus en plus nombreux du fait du succès du prix), c’est toujours une occasion de mettre en évidence des innovations et des solutions. Malgré la définition de plusieurs catégories bien distinctes, il s’agit aussi pour le jury de comparer des projets qui souvent n’ont pas grand-chose en commun. La diversité de l’innovation de logistique urbaine est là pour témoigner de toute cette complexité.

Mais ce prix, c’est surtout l’occasion de réunir toute une communauté autour de l’innovation et du développement durable dans la livraison urbaine, de témoigner et d’échanger.

Le jury a dû accomplir sa difficile mission qui a été de choisir les heureux lauréats.

Dans la catégorie transporteurs et prestataires, c’est Applicolis qui s’est vu recevoir ce prix. Le dernier kilomètre a été marqué ces dernières années par l’émergence de modèles de livraisons instantanées, souvent à vélo ou à scooter, qui font parfois du livreur la variable d’ajustement d’un modèle économique. Les critiques sont nombreuses : conditions de travail, accidentologie, absence de protection sociale et d’assurance, précarité. Le jury a souhaité récompenser une innovation sociale mais aussi économique. AppliColis est la première coopérative de coursiers en France, qui permet d’accompagner les commerces de proximité dans la livraison instantanée. La forme de coopérative, déjà présente dans d’autres secteurs de l’économie, nous semble adaptée au transport du dernier kilomètre afin d’apporter à la fois des solutions sur le long terme et un encadrement des coursiers. AppliColis nous semble se situer dans la continuité des propositions du récent rapport de Terra Nova « des marchandises dans la ville », proposant notamment de promouvoir le développement de coopératives dans la course urbaine. Les enjeux du dernier kilomètre et la recherche de solutions performantes ne doivent pas occulter la pérennité d’un modèle social responsable. C’est ce modèle que le jury a souhaité mettre en valeur comme une solution de transport responsable et adaptée aux exigences actuelles de service.

Dans la catégorie Eco-solutions logiciels, le prix a été remis conjointement à 2 start-ups concurrentes, Fretlink et Convargo. Récompenser ces solutions est aussi l’occasion de mieux faire comprendre l’apport des plateformes de mise en relation entre offre et demande de transport et de montrer que ces plateformes n’érodent pas nécessairement les prix de la prestation transport, ni la qualité de service, ni la marge du transporteur. Intuitivement, ces deux solutions permettent d’optimiser les taux de remplissage et les kilomètres parcourus et font se rejoindre l’intérêt économique et l’intérêt environnemental, au cœur du Prix Stratégies Logistiques. Les années à venir permettront de confirmer ces intuitions, sur la base d’évaluations menées avec de vraies données d’exploitation.

Le prix de la catégorie Eco-solutions matériels a été remis à Carrier Transicold pour le développement d’une solution innovante de réfrigération au GNC, qui apporte au monde de la logistique urbaine une solution globale et durable : les camions de livraisons peuvent désormais adopter le même carburant gaz pour leur motorisation et leur système de réfrigération. Une vraie solution pour la santé publique : pas d’émissions de particules, moins de bruit, des livraisons plus tôt le matin, des villes moins engorgées. Un usage facilité pour les chauffeurs qui n’ont plus qu’un seul carburant à gérer. Sans oublier la possibilité immédiate d’alimenter les véhicules en biométhane, la version renouvelable du gaz naturel, pour un transport totalement décarboné !

Le prix Logistique urbaine a été remis à FM Logistic. Avec une politique européenne de logistique urbaine, de Rome à Moscou, de Paris à Madrid, FM logistic met en place en milieu urbain des solutions de consolidation des flux que ce groupe connait bien au travers du pooling dans la grande distribution. Les efforts et la stratégie de ce groupe au travers de Citylogin méritent d’être récompensés. Les ambitions de FM logistic en logistique urbaine sont grandes et méritent d’être mise en valeur au travers de ce prix.

Enfin, le prix coup de cœur et infrastructures a été remis à la start-up Sofrinnov, pour son concept de récupération de palettes utilisées pour la construction d’abris d’urgence, de dispensaire, voire d’entrepôts. Sofrinnov allie économie circulaire en logistique, modèle social et solidaire.

abri Sofrinnov

Bravo à tous les gagnants, mais aussi aux nombreux candidats et nominés, qui participent au succès de cet événement, qui devient un moment apprécié et incontournable.