Faut-il renforcer la réglementation de transport des marchandises dans Paris ?
Alors qu’une année s’achève et une autre débute, avec comme particularité pour 2014 d’être une année d’élections municipales, le sujet de la réglementation de la distribution des marchandises dans les grandes villes notamment Paris, refait surface. Nous entendons parler de péage urbain, de facilités pour les véhicules moins polluants, d’interdiction pour des véhicules polluants et d’autres modifications envisageables permettant de rendre la distribution des marchandises plus fluide et moins perturbante.
Certains se demandent si le transport « en commun » de marchandises dans les villes ne devrait pas être réglementé comme l’est le transport « en commun » de voyageurs et donc si tout un chacun peut, sous réserve d’avoir les autorisations nécessaires, effectuer du transport de marchandises dans les cœurs de villes.
Mais est-ce un sujet si nouveau que cela ? Le rétroviseur de l’histoire peut nous aider à mieux comprendre ce sujet.
Je vous propose de remonter très en arrière dans le temps, en l’occurrence à Louis VI le Gros. Nous sommes en 1170. Louis le Gros accorde aux bourgeois de Paris le privilège du transport de marchandises. En 1192, une concession (déjà à cette époque !) leur est accordée afin de décharger les vins transportés par le mode fluvial. La Seine était en effet à l’époque le moyen le plus praticable pour acheminer des marchandises au cœur de Paris. C’est ce que nous apprend Xavier Bezançon, dans son livre « les services publics en France, du Moyen Âge à la Révolution ». Ainsi, le pouvoir royal se substituait à un tiers extérieur pour effectuer des actions de « logistique urbaine ».
Louis VI le Gros, roi de France (d’ailleurs pour la première fois, ses prédécesseurs d’intitulant « roi des Francs ») et arrière-arrière- petit-fils de Hugues Capet, avait d’ailleurs un second surnom en complément de celui qui résultait de son goût pour la bonne chère, en l’occurrence celui de « roi batailleur« .
La distribution des marchandises dans Paris sera-t-elle alors une nouvelle bataille?